28 déc. 2008

COMMENT SAVOIR S’IL Y A UNE BOULE DERRIÈRE ?

Voici l’expérience suivante décrite par Michel Bitbol dans « Mécanique quantique, une introduction philosophique » : le tirage aléatoire d’une boule est observé au travers de 2 caméras spécialisées, l’une dans la mesure de la position (à gauche ou à droite), l’autre dans celle de la couleur (rouge ou blanche).
Le résultat se présente sous la forme de 2 listings, l’un composé d’une succession de positions (« gauche », « gauche », « droite », …), l’autre de couleurs (« verte », bleue », « bleue », …).

Si vous êtes à l’origine de l’expérience et de sa mise au point, vous n’avez pas de problème à réunifier les 2 listings et à « savoir » que, derrière ce dédoublement, il s’agit de « boule verte à gauche », « boule bleue à gauche », « boule bleue à droite »…
Maintenant, imaginez que vous n’avez aucune information à part les 2 listings. Vous allez devoir supposer une corrélation dont vous n’avez pas la preuve.

Comme l’écrit Michel Bitbol, « dire que c’est une boule dont une caméra spécialisée vient de détecter la position, et que cette boule possède en même temps une couleur, cela revient à présupposer que rien n'empêche en principe de conjoindre ou d'unifier les contextes, même si les conditions d'une telle conjonction ne sont pas remplies à l'heure actuelle et que rien n'indique comment elles pourraient l'être… ».

Dans la vie de tous les jours, c’est bien la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le réel ne nous est pas accessible directement. Nous n’avons que des successions d’informations partielles.
A nous de détecter ce qui se cache derrière et les cas où il y a bien « des boules ».
Attention à ne pas les inventer…

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