4 sept. 2012

COMPRENDRE QUE NOUS PROCÉDONS PAR INFÉRENCES, CHANGE TOUT

C’est bien d’une révolution qu’il s’agit dans les sciences cognitives… et donc dans la management (Neurosciences 22)
Grâce aux inférences bayésiennes, voici donc notre cerveau capable d’induire des métarègles et d’accéder à un méta-apprentissage (voir l’article d’hier Nous extrayons des métarègles à partir de notre expérience).
Une des conséquences de cette capacité, c’est qu’elle fait le lien entre l’inné et l’acquis : grâce aux quelques règles avec lesquelles nous naissons, et surtout grâce à l’architecture de notre cerveau qui lui permet de faire des calculs bayésiens, nous sommes de merveilleuses « machines » à apprendre, à progresser, et ce de plus en plus vite. Plus nous avons compris, plus nous comprendrons, car nous aurons davantage de métarègles dans la trousse de notre connaissance.
C’est pourquoi Stanislas Dehaene parle, avec à-propos, de « révolution Bayésienne » en sciences cognitives :
-        La théorie bayésienne est la manière optimale et rationnelle de tirer des conclusions logiques, à partir du calcul de plausibilités,
-        Elle fournit des algorithmes d’apprentissage très puissants, en permettant l’accumulation de connaissances et le transfert de règles d’une situation à une autre, ce dans un contexte pertinent,
-        Elle permet d’envisager différemment les processus de perception, de décision et d’action,
-        Elle ouvre de nouvelles perspectives à la théorie de l’esprit et à la psychiatrie, notamment en modélisant les cas où un sujet se trouve à avoir à faire face à une réalité qui n’est pas celle que son cerveau a spontanément anticipé.
De mon côté, je peux établir une première liste des questions associées à se poser vis à vis du management des hommes et des entreprises :
-        Comment mettre à profit cette compétence intrinsèque à chacun de nous pour faciliter et accélérer les processus d’apprentissage dans les entreprises ? Quelles sont toutes les conclusions à en tirer pour la gestion de ressources humaines ?
-        Quid du travail en groupe ? Peut-on améliorer les performances collectives en tenant compte que les perceptions, décisions et actions individuelles sont mues par des processus de type bayésien, c’est-à-dire par la recherche d’une maximisation de la vraisemblance ?
-        Comment se préparer à tirer parti de l’incertitude, et singulièrement de tout ce qui est en rupture par rapport aux expériences passées, avec des cerveaux qui nous poussent au contraire ?

Vaste programme, non ? Je reviendrai sur ces différentes questions à la fin de mon parcours au sein de ce cours 2012.

Pour l’instant, revenons au fil du cours de Stanislas Dehaene.
(à suivre)

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