7 janv. 2013

UNE FOURMI DE FEU COMPREND-ELLE POURQUOI ELLE CONSTRUIT UN RADEAU ?

Les tribus animales (5)
Revenons donc à ces microorganismes qui peuplent tous les animaux.
Certains sont juste de passage, rencontres fortuites dues aux chocs aléatoires de la vie, d’autres sont des parasites aux conséquences fâcheuses, et bon nombre participent au bon fonctionnement de l’organisme hôte. Non seulement, ils y participent, mais ils sont indispensables à son bon fonctionnement. Ce qui est vrai pour les animaux, l’est aussi pour les organismes humains : nous ne pourrions vivre sans ces invités permanents et invisibles. Autrement dit, sans eux, Marcel Proust n’aurait jamais pu écrire À la Recherche du Temps Perdu.
Nous voilà donc avec des fourmis de feu qui, tout en ne sachant pas nager, élaborent un radeau insubmersible, et des micro-organismes qui, tout en étant dénués de la moindre capacité mentale, contribuent à l’écriture du chef d’œuvre français sur la mémoire recomposée.
Mais au fait, comment est né le premier radeau ? Les fourmis de feu ont-elles été fatiguées de se voir décimées, année après année, par les inondations à répétition ? Ont-elles un jour mis sur pied un bureau d’études pour chercher quelle pouvait être la meilleure réponse à ces cataclysmes récurrents ? Après avoir débouché sur quelques idées, ont-elles construit des prototypes, avant de retenir le principe du radeau ? Se sont-elles ensuite entraînées à le réaliser le plus rapidement possible ? Non, n’est-ce pas… La solution a dû naître au hasard des télescopages de la vie.
D’ailleurs, posons-nous alors une question « simple » : une fourmi de feu est-elle capable de comprendre, ou simplement de percevoir des propriétés qui la dépassent, mais auxquelles elle participe, et qui n’existeraient pas sans elle ? Sait-elle ce qu’elle fait et pourquoi elle le fait ?
Difficile de répondre à ces questions, car comment les poser à une fourmi ? Mais il est quand même peu probable qu’elle soit à même de comprendre ce qui la dépasse au sens strict du terme. Même nos chercheurs les plus émérites ont du mal à modéliser ces radeaux flottants et leur caractère quasiment indestructible…
(à suivre)

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