13 déc. 2013

ENTRE TERRE ET CIEL

Singapour (1)
A Singapour, les tours ne se contentent pas de gratter le ciel, elles partent à son escalade. Elles ne se satisfont plus de leur nature terrestre, elles se veulent célestes.
Témoin, celle-ci qui s’est déformée pour se faire escalier. Juste deux marches pour l’instant, mais quelles marches ! Je parie que, quand je reviendrai, ce ne seront plus deux, mais toute une volée qui sera là.
Peut-être que son architecte est un magicien, et que les pierres sont capables, comme les haricots magiques du conte, de grandir et monter sans cesse.
Y a-t-il là-haut, caché derrière un nuage, un palais où se prélasse une poule aux œufs d’or ?...
Drôle d’effet miroir entre des enfants et des tours.
Minuscules sculptures vivantes jouant dans l’herbe, regroupés par deux, trois ou davantage, habillés du même uniforme, toujours en mouvement, ils ponctuent le premier plan.
Immenses sculptures mortes plantées dans le sol, regroupées par deux, trois ou davantage, habillés de verre ou de pierre, toujours immobiles, elles ponctuent l’arrière plan.
La distance qui les sépare déforme les proportions, et peu ou prou, les deux semblent de même taille.
J’imagine les tours qui, bientôt, vont s’arracher de leur fondation, pour venir se joindre aux enfants. Feront-ils alors des équipes mixtes, ou verrons-nous l’équipe des tours affronter celle des enfants ?
Conscient que mon attente risque d’être longue, je m’assieds confortablement dans un recoin de la pelouse, en veillant à ne pas m’assoupir…
Des arbres de verre et de métal montent en s’ouvrant vers le ciel. Des plantes grimpantes sont parties à leur assaut.
Presqu’à leur sommet, existe un chemin qui sillonne d’une arbre à un autre, dessinant un parcours dans la canopée artificielle.
Là, quelques fourmis humaines cheminent, mimant les mouvements de leurs simiesques ancêtres.
Eux n’ont pas besoin du subterfuge de la technologie et méprisent ces succédanés d’arbres. Ils aiment trop saisir une liane et se lancer dans le vide, pour prêter un quelconque intérêt à ce qui n’est qu’un ballade sans saveur et sans risque…

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