10 mars 2015

CROISSANCE MONDIALE ET CROISSANCE DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS

N’attendons pas qu’un miracle nous tombe du ciel et nous sauve ! (2)
Est-ce à dire que nous allons voir repartir la croissance mondiale ? Oui, mais nous avons la limite de l’accès aux ressources physiques rares et à l’accroissement de la consommation énergétique.
Aussi, si je vois effectivement, contrairement à ce que semble prévoir Patrick Arthus, la croissance mondiale repartir de l’avant, elle restera très probablement contrainte par ces ressources.
Quelle conséquence maintenant pour nos pays occidentaux, et singulièrement la France ? Peut-on raisonnablement parier sur un retour proche d’une croissance importante et durable, c’est-à-dire en moyenne supérieure à 2%, et proche de 3% ?
Non, car il faut prendre en compte un autre phénomène mondial, qui est celui du rattrapage des pays comme la Chine, le Brésil, l’Inde, et demain le reste de l’Asie, de l’Amérique du Sud et de l’Afrique.
Il est en effet plus que raisonnable de prendre comme hypothèse que, sous la conséquence de la poursuite de la mondialisation des entreprises et des flux économiques, les écarts entre pays vont inexorablement et tendanciellement continuer à se réduire. Un peu comme quand vous ouvrez les vannes entre des bassins et que vous voyez les niveaux d’eau converger.
Actuellement l’Europe de l’Ouest, le Japon et l’Amérique du Nord représentent de l’ordre de 45 % du PIB mondial, et ont un PIB par habitant supérieur  à 30000 €. Tous les autres pays représentent donc 55% du PIB mondial, et ont eux un PIB par habitant de l’ordre de 6000 € (1), soit 5 fois moins.
Une simulation très simple à réaliser montre que si la croissance mondiale est de 3%, et que celle des pays en retard est de 5%, la croissance dans nos pays sera mécaniquement autour de 0,5%. Si la croissance mondiale reste à 3% et que celle des pays en retard est de 6%, alors nous sommes en récession de près de 1%.
Pour que nous puissions atteindre une croissance supérieure à 2%, il faudrait une croissance mondiale de 5% et une croissance des pays en retard de seulement 7%. 
Peu probable non ?

(1) Avec des écarts très importants entre pays puisqu’il va de plus de 15000 € en Russie à autour de 2000 € en Afrique subsaharienne.

(à suivre)

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