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30 oct. 2015

UNE CARTE POSTALE VIVANTE

Au bout du bout du bout...
Tout au nord du cap Corse, à la fin d’une petite route, se trouve le village de Tollare.
Juste quelques maisons – probablement d’anciennes maisons de pêcheurs –, des rochers et la mer.
L’anse du petit port forme une piscine naturelle dans laquelle des enfants jouent et plongent. Sur le côté, une échelle a été scellée dans un mur pour leur faciliter l’entrée ou la sortie.
A part eux, peu de mouvements. Juste le clapotis de l’eau et un silence presque parfait.
Plutôt que de vous entasser sur les plages voisines, allez donc vous y promener, et jouir de cette carte postale vivante.

(Photos prises en août 2015 sur la route allant à Tollare)

23 oct. 2015

MAGIE CORSE

Au pays de nulle part
La magie d’un lieu tient à peu de choses. Question d’équilibre entre des courbes, des matières et des couleurs.
Au détour d’une petite route dans la montagne corse, entre Ponte Leccia et Morosaglia, deux bergeries abandonnées sont posées au creux de douces ondulations. 
Tout autour les pentes sont raides et abruptes, mais ici la nature s’est adoucie, dessinant un havre de paix et de charme.
Les maisons faites de matériaux arrachés au sol environnant, se fondent dans le paysage.
Un peu plus loin, légèrement cachée par le maquis, une ruine les accompagne.
Des arbres s’en sont emparés, et leur feuillage habille les pierres.
Pendant de longues minutes, je suis resté là à rêver, m’imaginant passant de longues soirées, lové dans le confort de lieu…

(Photos prises en août 2015 sur la route allant à Morosaglia)

16 oct. 2015

PARFOIS, QUAND ON PREND UN VERRE EN CORSE, ON VIT DANGEREUSEMENT !

Au bord de la chute
En haut d’un escalier, deux tables trônent. Rien que de très normal.
Sauf que, sur chacune d’elles, une chaise se trouve juste à la limite de la dernière marche.
Aussi si jamais vous décidiez de vous arrêter pour un verre au bar « Au Bon accueil » de Cargèse, ne vous laissez pas emporter lors d’une discussion à vous reculer, ne serait-ce que de quelques centimètres, car la chute serait certaine, à défaut d’être fatale.
Étrange conception du « bon accueil », et témoignage qu’en Corse, on aime vivre dangereusement !

2 oct. 2015

ÊTRE ET AVOIR ÉTÉ

Survivre en Corse
Pas toujours facile de survivre en Corse : les paysages ont beau être superbes, le ciel le plus souvent bleu et le climat clément, les années font leur œuvre et minent tout un chacun.
Regardez donc cette tour et voyez comme elle est sur le point de s’effondrer. Longtemps, elle a été une vigie tout au Nord du Cap Corse. Combien de guerriers se sont terrés des heures durant, pour guetter l’arrivée possible d’un assaillant ? Des milliers peut-être… Mais pierre après pierre, aujourd’hui elle se défait. Puzzle construit à rebours. Bientôt d’elle, il ne restera que le souvenir propagé par les contes des anciens…
Comment croire que ce modeste amas de pierres fut autrefois une chapelle ? Pourtant, pendant des décennies, juchée au sommet d’une montagne, elle a accueilli les prières des bergers. De sacré, il ne reste plus rien. Elle n’est plus qu’une ruine anonyme que quasiment plus personne ne visite. Ce n’est qu’au détour d’une conversation dans un bar du village voisin, que j’ai appris son origine…
Enfin, que dire de cette dernière ? Pas grand chose à part qu’elle se cache au sein du maquis corse. Difficile de la trouver. A-t-elle honte de son délabrement actuel ? Est-ce qu’elle s’est glissée, petit à petit, à l’abri de la végétation pour que plus personne ne l’aperçoive ? J’aime à penser qu’elle a cette sorte de pudeur. Qui aime finir en pleine lumière et montrer, aux yeux de tous, sa déliquescence présente ? L’âme corse a trop d’orgueil pour un tel abaissement…
(Photos prises en août 2015 au nord du Cap Corse, au dessus de Tralonca, et sur la route allant à Morosaglia)

25 sept. 2015

RENCONTRES AVEC DES ROCHERS CORSES

Un peu de magie
Des rochers massifs habillent les pentes des montagnes corses. A leurs côtés, la végétation rampe, et se sait vulnérable. Que lui arriverait-il si l’un en venait à rouler sur elle ? Que pourrait-elle à part se coucher et subir…
Certains sont des sculptures, comme cette main tournée vers le ciel. Est-ce l’amorce d’une prière ? Ou au contraire, une tentative de se saisir d'une parcelle de Dieu ? Je m’assieds à proximité, guettant une réponse qui jamais ne viendra…
D’autres sont des empilements improbables. Qui a bien pu poser le rocher du dessus ? Comment est-il arrivé là alors que rien ne le domine ? Quelle est la poigne gigantesque qui s’en est saisi pour le déposer en équilibre ? Tout autour, je cherche en vain une explication …
Là le divin se fait explicite : il n’y a pas que dans la grotte de Lourdes que la vierge vient faire une apparition. Ici aussi, elle est là, porteuse de miracles. Elle se fait petite et modeste, mais chacun sait bien que sans elle, rien ne serait possible. Loin d’être écrasée par la masse rocheuse, c’est elle qui la soulève…
Telles sont les magies quotidiennes que l’on peut croiser dans les montagnes corses.
(Photos prises en août 2015 au dessus de Campo et Tralonca, et sur la plateau de Coscione)

18 sept. 2015

RENCONTRES AVEC DES VACHES CORSES

Vache sacrée et vache salée
Un point commun entre toutes les vaches corses que j’ai croisées cet été : leur calme, leur sérénité… et leur sportivité. Car même si cela n’apparaît sur les photos jointes, le plus souvent, elles arpentent les montagnes corses de l’arrière-pays.
Si je me suis arrêté sur ces deux-là, c’est en commençant par celle du bas, parce qu’elle semble se prendre pour ses congénères indiennes : elle me toise avec le regard déterminé et un rien méprisant des vaches sacrées. Bien ancrée, en plein milieu d’un sentier qui arpente le plateau Coscione, il n’est pas question qu’elle bouge. 
Est-elle en contact par Facebook, Twitter ou simplement SMS avec elles ? Ou alors, peut-être est-ce une vache indienne en vacances en Corse ? Attention à ce que la contagion ne commence pas. Car alors plus une vache n’acceptera de partir à l’escalade des pentes abruptes...
Tout au bout du Cap Corse, à proximité d’une petite église nommée Santa Maria, j’ai fait la connaissance des vaches des prés salés. Mais autant les agneaux du Mont Saint Michel font l’objet d’un marketing intensif, autant leurs homologues bovines et corses restent confidentielles. Peut-être une opportunité pour relancer l’économie locale ? D’autant qu’il y a à proximité une tour qui, sans pouvoir rivaliser avec la puissance de l’abbaye bénédictine, pourrait servir d’emblème à une marque à trouver.